HISTOIRE

 
 

Marie d'Autriche est le cinquième enfant de Jeanne de Castille et de Philippe le Beau, lui-même fils de l'Empereur Maximilien d'Autriche.


Elle naquit à Bruxelles le 15 septembre 1505 après Eléonore (1498), Charles (1500), Isabeau (1501) et Ferdinand (1503).

Auprès de leur tante Marguerite d'Autriche, Marie, ses frères et soeurs reçurent une éducation flamande et bourguignonne à la fois.

Marie fut promise à Lajos Jogellon, héritier des trônes de Bohême et Hongrie, berceaux de mines d'argent inestimables.

A quinze ans, Marie séjourna au Tyrol, y apprit l'allemand et excella dans la pratique assidue de la chasse à cheval.

Surnommée péjorativement " l'Autrichienne " par les Hongrois, la Reine au regard sombre et grave, résida à Bude en attendant son mariage, en 1522. Veuve en 1526, après la mort du roi Lajos à la bataille de Mohaçz contre les Turcs de Soliman II le Magnifique, la jeune Reine au caractère ferme et décidé, refusa moultes propositions de remariage et porta à jamais le costume de veuvage des princesses d'Europe Centrale.


De par son éducation et son ouverture aux idées nouvelles, Marie de Hongrie sympathisa avec des humanistes tels qu'Erasme et même le réformateur Luther. Dès 1530, à la mort de la gouvernante Marguerite d'Autriche, sa tante, Marie qui fit le voeu de se vouer à la politique impériale de son frère, accepta la régence temporaire des Pays-Bas. Elle fit transférer la Cour de Malines à Bruxelles qui, grâce à Marie, devint donc notre capitale.

Durant la régence, Marie se montra rigoureuse en ce qui concerne le respect de la politique impériale et s'inscrivit en fin stratège militaire face aux ennemis de son frère (les Français, les Gantois, les luthériens, les anabaptistes, etc...).

On lui doit également la conception de places fortes telle Mariembourg. C'est en 1545, en remerciement pour quinze ans de gouvernement exemplaire, que Charles Quint remit à la Reine douaire de Hongrie, l'apanage de la ville et des terres de Binche, petite bourgade hennuyère fortifiée où Marie souhaitait tenir Cour royale.

 




Pourquoi Binche ?
Principalement parce que cette cité lui rappelait Bude, que les bois avoisinants de Morlanwelz lui permettaient de chasser et qu'avec l'aide de l'architecte montois Jacques Du Broeucq, elle y ferait élever un palais renaissance semblable à celui qu'elle connut à Visegrod, en Hongrie. A Binche, Marie reçut sculpteurs, peintres, musiciens et autres artistes de renom. C'est en ce " lieu de bonheur tranquille " comme elle l'appelait, qu'en août 1549, la Reine fit organiser de grandioses fêtes à caractère militaire et chevaleresque. Ces fêtes se déroulèrent tant au palais flambant neuf qu'au " Mont de Marie ", la colline boisée de Morlanwelz. Le sens de ces fastes était politique : présenter l'Empereur Charles Quint et son successeur légitime le Prince Philippe à la noblesse des "
Pays d'en Bas ". Le chroniqueur Brantôme en écrivit : 
" Mas Bravas Que Las Fiestas De Bains. " - ce qui peut se traduire : "Rien ne fut plus fastueux que les fêtes de Binche".
En 1552, le splendide palais inachevé fut incendié par les troupes du Roi de France Henry II en représailles des incursions impériales au nord de la France. Face aux ruines fumantes, Marie fit preuve d'un détachement exemplaire, un peu à l'image de ce que fut sa vie mouvementée : une succession d'événements heureux et désastreux. En 1555, Marie assista à l'abdication de son frère. Après vingt-cinq ans d'une régence soit disant " temporaire ", la Reine aspirait de vivre une retraite bien méritée. Elle accompagna donc son illustre frère Charles et sa soeur Eléonore de France en Espagne.
Malheureusement, les disparitions précipitées et successives de ceux-ci laissèrent à nouveau Marie seule en pays inconnu. Trop faible cette fois pour réagir à nouveau, Marie de Hongrie s'éteignit à son tour le 18 octobre 1558. 
 

Marie de Hongrie

Née le 15 septembre 1505


Décès le 18 octobre 1558

Ville natale 

Bruxelles

Frère : Charles-Quint